Histoire
Vers 601 apr. J.-C., la province romaine d'Andautonia (Scitarjevo) s'effondre. Les Croates arrivent dans ces contrées ; les preuves les plus anciennes de leur arrivée sont des tombes situées au Visoki brijeg à Velika Gorica. En 879, les terres situées entre la Save et la Drave, qui comprennent la région actuelle de Zagreb, sont intégrés dans le royaume croate de Tomislav, couronné premier roi des Croates en 925.
L'histoire de Zagreb remonte au moins à 1094, lorsque le roi Ladislas décide de fonder un diocèse à Kaptol et de construire une cathédrale. Deux bourgs existent alors : Kaptol au nord et Gradec, place forte située sur les hauteurs (celle-ci représentant aujourd'hui le quartier de Gornji Grad de Zagreb, et l'un des centres historiques les mieux préservés de Croatie). Ces deux communautés étaient entourées de solides murailles et de tours, dont les vestiges ont été préservés jusqu'à nos jours.
En 1242, les deux sites subissent cette même année les attaques des Tatars. Pour remercier Gradec de lui avoir donné un abri efficace, le roi Béla IV de Hongrie lui offre, cette même année, une bulle d'or et déclare la ville "ville royale libre". Plus tard, des combats éclatent entre le diocèse de Zagreb et la ville libre de Gradec.
Pendant les invasions turques en Europe, entre le XIVe siècle et le XVIIIe siècle, Zagreb constitue un important rempart frontalier. Le terme de Zagreb apparaît au XVIe siècle pour désigner les deux quartiers, l'ensemble étant devenu le principal centre politique de la Croatie et de la Slavonie. En 1557, Zagreb est mentionnée pour la première fois comme siège du gouvernement local de Croatie. La rénovation baroque de la ville aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle change l'aspect de Gradec et de Kaptol. Les vieilles maisons de bois sont détruites alors que des palais, des églises et des couvents font leur apparition. La ville s'enrichit grâce à de nombreux ateliers artisanaux et à des foires commerciales. Des riches familles de nobles, des serviteurs du roi, des hauts représentants religieux ainsi que des marchands fortunés en provenance de toute l'Europe s'établissent à Zagreb. De nombreuses écoles et hôpitaux voient le jour et les habitants acceptent les coutumes culturelles des capitales européennes. La ville dépasse ses frontières médiévales pour s'aventurer dans la plaine. Les premiers jardins publics et les premières grandes propriétés rurales font leur apparition. En 1669, l'empereur Léopold Ier confirme par une charte le statut d'université à l'académie royale.
La fusion de Kaptol et de Gradec ainsi que de leurs environs en une seule ville a lieu en 1850 et ceci accélère son développement. Le premier maire de Zagreb est Josip Kaufman, ancien magistrat de Gradec. En 1868, Zagreb devient capitale du Royaume de Croatie-Slavonie au sein de l'Autriche-Hongrie, et l’Université de Zagreb ouvre ses portes en 1874. Un tremblement de terre dévastateur frappe la ville en 1880 et engendre la rénovation et la modernisation de nombreux quartiers et constructions vétustes. Des bâtiments publics sont érigés, des parcs et des fontaines sont aménagés, et on introduit des transports publics et des services communaux. Le premier tramway, tiré par des chevaux est mis en service en 1891 et le premier tramway électrique entre en service en 1905. Les premières voitures font aussi leur apparition dans les rues de la ville en 1901.
Le XXe siècle apporte à Zagreb l'esprit de la sécession. Zagreb est alors un centre fortement urbanisé, en relation étroite avec les centres artistiques, culturels et scientifiques européens de l'époque. Elle devient ensuite capitale de l'État indépendant de Croatie, satellite de l'Allemagne du Troisième Reich en 1941. Libérée, elle reste la capitale de la république de Croatie en 1946, membre de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Avec l'accroissement des richesses et de l'industrie, la ville s'étend rapidement à partir de 1957 vers la plaine qui longe le fleuve Sava où pousse une ville contemporaine et d'affaires. Dans la nuit du 24 octobre 1964, la Sava déborde et détruit ou endommage des milliers de maisons ; c'est l'inondation la plus grave qu'ait connu Zagreb.
Avec la dislocation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie en 1991, Zagreb devient la capitale de la République de Croatie. Elle est aussi le siège économique et administratif du pays.